Trubelstock

Le Trubelstock est un sommet valaisan qui culmine à 2999 mètres d'altitude. Situé dans les Alpes bernoises, ce sommet n'en reste pas moins valaisan. Géographiquement localisé entre Crans-Montana et Loèche-les-Bains, la particularité du Trubelstock est sa proéminence rocheuse. Son nom, d'origine allemande, peut se traduire par ''agitation''.
L'idée de cette randonnée m'est venu en consultant une carte sur laquelle je cherchais un sommet à portée d'une journée de marche depuis Crans-Montana ou Aminona. Je connaissais l’existence de cette montagne car, depuis la plaine, sa proéminence rocheuse a une forme bien spécifique mais j'ignorais son nom. Après quelques minutes de recherche quant à son accessibilité (je suis randonneur pas varappiste...), j'ai décidé que le Trubelstock devait faire partie des sommets que j'ai gravi.
Itinéraire
Chemin suivi pour l'aller
Chemin suivi pour le retour
Début
Je prépare mon sac, enfile mes chaussures de marche et prends un bus pour Montana. De là, je monte dans une navette gratuite qui m'emmène jusqu'à Aminona. A partir de là, ma randonnée commence. Je remonte d'abord une route goudronnée, puis, à un moment, emprunte un sentier qui s'enfonce dans la forêt. Arrivé au croisement entre deux chemins, je dois me décider ; je prends alors le temps de sortir ma carte et je choisis de prendre à droite.
Mauvais départ
Au début, je trouve étrange que le sentier est globalement plat voire descend un peu mais je ne m'inquiète pas plus que tant. Lorsque le sentier me fait traverser un torrent, je reste perplexe ; il ne me semblait pas que, lors de ma préparation, j'aie prévu un franchissement de cours d'eau à cet endroit-là. Je ressors donc ma carte et réalise mon erreur. J'aurais dû prendre à gauche au croisement... En continuant sur ce sentier, je me dirige en fait vers le Pichiour. Je fait alors immédiatement demi-tour, puis à l'intersection, je prends à gauche.
La Tièche
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Pâturage, mélèzes et montagnes ; un paysage apaisant |
Après quelques minutes de montée à travers des pâturages et des forêts de mélèzes, j’atteins la Cave du Sex (prononcé sè ; ce mot désigne un rocher isolé dans les Alpes). Maintenant, je remonte le bisse du Tsittoret. Je profite de ce moment car je sais qu'il n'y aura plus de partie plane dans la journée. Après un pont, je quitte la Tièche et bifurque au nord-est en direction de la montagne du Sex. Je continue sur ce chemin agricole vers la montagne du Plan.
Un moment d'égarement
A cet endroit mon but est de remonter la Remointse du Plan (remoinste signifie, dans le patois valaisan, un alpage d'altitude). Mais, désorienté par la multitudes de sentiers creusés par les vaches parallèlement aux courbes de niveau, je ne parviens pas à suivre le bon chemin. Je suis des traces sans savoir vraiment où elles me mèneront.
Une rencontre providentielle
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Chemin agricole dans la montagne du Plan |
Tout d'un coup, j'aperçois, 50 mètres en amont, deux randonneurs. Je pense tout de suite qu'il sont sur le sentier pédestre que je cherche et qu'il faut absolument que je les rejoigne si je veux avoir une chance d'atteindre le sommet du Trubelstock. Je traverse donc l'alpage à toute vitesse ne suivant plus aucun chemin et piétinant des massifs de myrtilliers. En temps normal, je me serais régalé de leurs fruits, mais là, j'ai autre chose en tête...
Retour dans le droit chemin
J'arrive enfin à leur niveau, à bout de souffle, je les salue et leur demande leur destination. Ils me répondent qu'ils vont, comme moi, au Trubelstock. Mes mésaventures du jour encore en tête, je me permet de leur demander si je peux les accompagner. Ils me répondent positivement et nous nous remettons en route. Bien que nous passerons le reste de la journée ensemble, nous ne parlerons que très peu. Moi, ça me convient très bien ; nous sommes donc trois randonneurs solitaires qui marchons dans la même direction. Au final, ce que je sais d'eux, c'est que c'est une mère et son fils et que lui fait des études dans la santé.
Comme des chamois
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Col de la Roue |
Au col de la Roue, nous faisons une petite pause. Le niveau physique de la mère est plutôt bon ; elle n'a que quelques mètres de retard par rapport à moi. En revanche, son fils est impressionnant, il grimpe à travers cet alpage avec l'aisance et la vitesse d'un chamois. Du col de la Roue, nous passons au nord du Nuseyhorn et la pente devient moins raide. Le sentier disparaît peu à peu et nous nous orientons finalement plus que par les balisages peints sur les rochers. Ceux-ci nous font passer à travers un pierrier où l'on doit sauter de rocher en rocher.
La récompense
Nous arrivons, ensuite, au pied de la proéminence du Trubelstock. Il nous nargue de sa verticalité. Nous amorçons donc l'ascension finale et là, les cuisses chauffent. Mais quand nous arrivons enfin au sommet, nous passons à-côté de la croix symbolique et nous félicitons entre nous. En nous retournons, la vue me subjugue ; la plaine du Rhône s'offre à moi, les Alpes sont visibles jusqu'au Mont Blanc, les villes de la plaine luisent sous le soleil et, petite surprise, un gypaète barbu survole en planant Loèche-les-Bains.
Enseignement inattendu
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Décor de mon cours privé... |
Après avoir pique-niquer, mes accompagnants d'un jour m'apprennent le nom des sommets qui nous entourent. Après ce cours privé, nous entamons la descente. Au col de la Roue, nous prenons l'initiative de quitter les sentiers pédestres pour descendre à travers un pierrier qui nous mène au vallon des Outannes.
Un paradis caché
Au fond de ce vallon, nous longeons la Tièche ; l'endroit est magnifique, aucun randonneur, pas de bruit si ce n'est le clapotis de l'eau et le contraste entre les éboulements minéraux et la plaine verdoyante et douce est saisissant. L'apothéose reste toutefois la chute d'eau de la Tièche...
Retour au point de départ
Notre descente se fait sur des chemins particulièrement fréquentés, nous passons à-côté de la Cave de Merdechon et, finalement, nous retrouvons le parking au bout de la route des Alpages d'où sont partis la mère et le fils en début de journée. Ils me proposent, à ce moment-là, de me redescendre en plaine. J'accepte avec plaisir ; je sens que mes jambes commencent à fatiguer. Ils me conduisent alors jusqu'à mon village et nos chemins se séparent au bord de la route de la même manière qu'ils se sont rencontré le matin-même.
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Le long du bisse du Tsittoret |
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A gauche le Petit Bonvin, à droite le Mont Bonvin |
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Glacier de la Plaine Morte |
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Vue sur toute la plaine du Rhône |
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A gauche, le Nuseyhorn 2839m. |
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A gauche, l'objectif du jour |
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Dans la vallée, Loèche-les-Bains |
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Le sommet |
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Le vallon des Outannes et le Glacier de la Plaine Morte |
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Au fond du vallon des Outannes |
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Mes compagnons d'un jour |
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Linaigrette (Eriophorum angustifolium) |
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Arête de Nusey |
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Chute d'eau de la Tièche |
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Vache d'Hérens |
Merci de votre partage. Cette rando m appelle également
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