Le Randonneur Solitaire: Mont Bonvin, 2994m.

Mont Bonvin

Le Mont Bonvin est une montagne valaisanne dont le sommet culmine à 2994 mètres d'altitude. Ce bloc de roche domine le Petit Mont Bonvin qui, lui, s'élève à 2412 mètres au dessus de la mer. Le Mont Bonvin appartient aux Alpes bernoises bien que situé dans le canton du Valais. Son sommet pointe loin au-dessus des derniers arbres et ses flans abruptes et instables limitent la progression des verts pâturages. Toutefois, cela n'exclut pas que certaines plantes particulièrement résistantes et adaptées arrivent à s'installer dans les espaces entre les pierres.

Depuis que je suis tout petit, cette montagne me surplombe. Elle représentait la limite de mon monde visuel. Son sommet est si haut, sa masse si imposante et son sol si nu, que le Mont Bonvin force le respect ; il m'intimidait. Et puis, un jour, je me suis décidé. Pourquoi ne pas aller voir ce qu'il se passe au-delà de son sommet ?

Alors, j'ai pris mon sac, enfilé mes chaussures et j'ai pris un bus pour rejoindre Crans-Montana...

Itinéraire

Chemin suivi pour l'aller

Chemin suivi pour le retour

Le début

Le bus me déposé devant la gare SMC de Montana. Je prends ensuite la route qui mène à Vermala. A un moment, un panneau indicateur suggère d'entrer dans la forêt et de prendre la direction de L'Arnouva.

Vue sur la skyline alpine

Les pâturages

Je continue mon ascension, à travers les pâturages, en direction de Corbire. Je me dirige ensuite vers le Mont Lachaux. De là, j’aperçois le sommet de la remontée mécanique de Cry d'Er ; je le rejoins.

Première pause

Je pars, ensuite, à l'assaut de la Bella Lui. Arrivé à son sommet, à 2548 mètres, je m'octroie une petite pause.

Pas tout seul

Passage au dessus de l'Er de Lens

Mon souffle repris, je descends un peu en direction du col du Pochet. Au col, je prends à l'ouest et croise le chemin d'un groupe de chèvres à col noir ; race de chèvres montagnardes typiques du Valais.

Evasion

Le passage au dessus de l'Er de Lens me fait avoir une montée d'adrénaline. Et pour cause, le sentier est très étroit, la pente excessivement abrupte et les risques élevés. Ce passage délicat franchi, je prends au nord pour remonter la Plaine Morte. Après plusieurs minutes à marcher dans un paysage presque lunaire, j'ai la sensation d'être complètement différent ; j'ai la tête plus légère, presque vide, je ne pense plus à mes tracas quotidien, à vrai dire je ne pense plus à rien. J'ai l'impression d'avoir quitté ma vie, d'être dans un autre environnement, tous mes repères ont disparu. Je suis, pour un temps au moins, un homme nouveau...

Boire ou ne pas boire

Après ce voyage spirituel, je découvre un lac, le lac de Huiton ou Weisshornsee. Le spot est tellement magique que je décide d'en faire ma place de pique-nique. Ce lac est providentiel, mes réserves d'eau sont à sec. La nuit précédente ayant été orageuse, l'eau du lac est un peu trouble. Malgré les mises en garde de ma maman qui m'a toujours déconseillé de boire l'eau des torrents et autres lacs de montagnes, je prends la décision de recharger mes bouteilles en eau. Je ne suis, finalement, pas tombé malade.

Des significations curieuses

Vue depuis le col du Sex Mort

Après cette pause méridienne, je me dirige, à présent, vers mon prochain sommet de la journée : la Pointe de la Plaine Morte à 2926 mètres. En montant, je peux admirer, avec un point de vue toujours plus privilégié, l'impressionnant gracier de la Plaine Morte. Au sommet de la Pointe de la Plaine Morte, un panorama impressionnant s'offre à moi. Et pour compléter cette vue, deux panneaux informatifs, l'un tourné au nord, l'autre au sud, indiquent les noms des sommets en face de nous. D'habitude peu enclin au vertige, ce sommet me mets pourtant mal à l'aise. Je ne m'y attarde donc pas et commene à redescendre vers le col du Sex Mort (prononcé sè ! Ce mot signifie ''rocher isolé'' dans les Alpes).

Cible en vue

Chemin escarpé qui mène au sommet du Bonvin

A partir de ce col, j'aperçois enfin mon objectif de la journée : le Mont Bonvin. Mais avant de me lancer à sa conquête, il faut encore que je descende un peu pour retrouver le col des Outannes (dont l'étymologie signifie ''août''). De ce col, le Mont Bonvin m'offre à voir son interminable arête que je dois suivre pour atteindre son sommet. Je me mets alors en route et, rapidement, le vide se rapproche de moi pour ne me laisser plus que le sentier ; à ma droite un pierrier pentu à l'extrême, à ma gauche une falaise de plusieurs dizaines de mètres. Je n'ai pas le droit à l'erreur.

Esprit est-tu là ?

A mi-ascension et pour corser cette épreuve, le sentier passe à travers des parties abruptes. Et comme si ça ne suffit pas, une centaine de mètre avant le sommet, le vent qui vient de ma gauche s'écrase contre la falaise et crée des turbulences tout autour de moi. A tous moments, de mini tornades se forment élevant en l'air de petites pierres plates qui recouvrent le sol. L'esprit de la montagne tente-t-il de me m'avertir de quelque chose ?

Au top

Finalement, je rejoins le sommet sans plus d'encombres et ma satisfaction est à son apogée. Je vois enfin ce qui se cachait derrière cette montagne...d'autres montagnes.

Mon euphorie passée et mon taux d'endorphine redescendu, j'entame le retour.

Demi-tour

Cabane des Violettes sur son promontoire

Je retrouve donc le col des Outannes et comme je n'aime pas revenir sur mes pas, je décide de redescendre par le vallon qui sépare le Mont Bonvin du Tubang. Je me dirige ensuite vers la cabane des Violettes et avec elle des sentiers plus populaires.

Retour maison

Ma cible étant d'atteindre la gare SMC de Montana, je descends, tout naturellement, par l'alpage des Génissons jusqu'à la station des Marolires. De là, je suis la piste carrossable qui me mène jusqu'à Vermala puis Montana. Je prends finalement un bus qui m'emmène jusqu'à chez moi.

Mes photos en vrac